La découverte de la grotte sépulcrale du Retiro
Découverte en 1816 par Monsieur Nicolas Deschamps (oncle de M. Houbigant, maire de Nogent-sur-Oise), cette cavité était composée de deux parties : le tout n’étant pas de niveau, on passait du compartiment antérieur à celui du fond par l’intermédiaire d’une marche. On pouvait facilement se tenir debout dans toutes les portions du souterrain, hautes d’environ 1,85 mètre. Le passage seul de la partie antérieure dans celle du fond, d’une hauteur de 1,20 m, obligeait à se courber un peu. La galerie avait dans sa totalité 8,10 m de longueur. Il ne reste plus aujourd’hui que la partie inférieure. La galerie se terminait en cul-de-four et s’ouvrait du côté opposé par une porte. La clôture consistait en un grossier moellonnage en pierres sèches ; dans la partie inférieure, une dalle était posée verticalement. Afin de permettre à un homme de s’introduire en rampant dans la galerie, un trou carré y avait été créé, bouché lui-même par une petite dalle. Les squelettes trouvés dans l’intérieur du souterrain étaient disposés par lits horizontaux, les uns au-dessus des autres, recouverts d’une couche de sable. Les premiers lits, ceux du dessous, n’étaient pas placés à même le sol : on les avait posés sur des dalles grossières, telles qu’on les recueillait communément dans les sablonnières de la région. Le désordre causé par les animaux carnassiers qui s’étaient introduits autrefois dans ce lieu avait bouleversé l’arrangement primitif, de sorte que les ossements furent trouvés pèle – mêle. On reconnut néanmoins l’ordre primitif de la position des corps. Dans le sens de la profondeur, trois rangées de corps étaient disposées ; chacune d’elles comptait six cadavres. La hauteur ne permettait pas plus de quatre couches. Celles inférieures étaient à peu près intactes. L’ardeur que mirent les ouvriers à fouiller et déblayer cette grotte (l’un d’eux ayant parlé de trésor) ne permit pas d’extraire un squelette entier. Douze crânes dont la conservation était parfaite, ainsi qu’un certain nombre de mâchoires furent gardés précieusement. On découvrit une hache, une pointe de lance, des fragments de poterie. |
Quelle est l’origine de cette grotte ?
L’examen des crânes révéla un fait intéressant : huit avait appartenu à des hommes, quatre à des femmes, et un des crânes portait la trace d’une blessure (du côté gauche, une portion de l’os était enlevé : trépanation). L’examen du bourrelet autour de l’orifice montra que la blessure n’avait pas tué l’individu l’ayant reçue ; celui-ci avait dû vivre encore une douzaine d’années. Quant aux mâchoires séparées, deux provenaient d’enfants. Les dents n’étaient pas faites ; on voyait les rudiments dans les alvéoles. Pendant de longues années, on s’interrogea sur l’origine de cette grotte. A l’époque de la découverte, on avait seulement deux certitudes. La grotte ne présentait pas les caractères bien déterminés d’un ossuaire où l’on jette les victimes sacrifiées au fur et à mesure du sacrifice. Il ne pouvait donc s’agir que d’une sépulture. Quant à l’origine des corps, elle ne pouvait être gauloise. Les gaulois brûlaient les corps de leurs morts et jetaient dans le feu tout ce qui avait été cher au défunt pendant sa vie, même les animaux. Nous savons maintenant que cette cavité artificielle est une grotte sépulcrale néolithique de la civilisation Seine-Oise-Marne, contemporaine de la construction des mégalithes du Bassin Parisien (de 3400 à 2800 avant Jésus-Christ). |